mardi 13 juillet - tierra de fuego / Tierra de Hielo

Terre de Feu, terre de glace.

Kilomètre 3050. Roberto passe nous prendre en voiture pour nous emmener vers le Nord. Les larges vallées glaciaires sont tristes sous le ciel gris d’aujourd’hui. Seuls quelques rares arbres en fond de vallées humides subsistent parfois. Des murs de congères enserrent la route nationale 3 recouverte, parfois sur plus de la moitié de la chaussée, d’une épaisse couche de glace. Les ornières sont des crevasses et les flaques qui peuvent se former dans les creux de la route sont autant de pièges d’aquaplanage. Notre chauffeur est expérimenté et sa conduite est sportive, même si finalement dans l’absolu, il ne conduit pas très vite (70km/h tout au plus). On se demande parfois comment il peut réchapper aux soubresauts de la route. Je suis presque sûr que parfois il se fait peur.

Kilomètre 3000. El Paso Garibaldi (le col du même nom) ouvre sur des vallées ennoyées de lacs sombres et immenses. Le vent s’engouffre dans nos blousons et des petites gouttes de pluies gelées nous fouettent le visage. Le lac Fagnano reste l’un des plus grands du pays et est partagé entre Argentine et Chili tellement sa longueur est importante. Les routes secondaires pour y accéder sont des chemins de terre recouverts de glace. On glisse littéralement sur la route.

Kilomètre 2950. Une petite ville émerge. Roberto nous arrête dans la panederia du lieu, apparemment réputée… il faut dire que c’est la seule à 100km à la ronde ! Notre empanada est succulente autant que ma « boule de curé », beignet sucré fourré à la douceur de lait (dulce de leche).

On ne remerciera jamais assez Roberto pour nous avoir permis de faire ce que peu de touristes a priori peuvent faire en si peu de temps passé au bout du monde. On l’emmène ce soir dans une Parilla même s’il résiste et préférerait sûrement à un bon bout de viande grillé, une petite pizza sur le pouce de peur que cela nous coûte!