jeudi 3 mai 2012 - Jodhpur - New Delhi


La route va être longue aujourd'hui et on va passer beaucoup de temps en voiture. le trajet a peu d'intérêt dans son ensemble : une voie express en travaux et beaucoup de circulation. Sur le bord des routes, c'est toujours un peu la même rengaine et pourtant. on prend encore des photos de choses que l'on n'a pas encore capturé avec l'objectif, on croise encore des femmes colorées, des petits métiers qui vivent du passage ou du tourisme.

On pourrait encore se laisser attendrir par les jeunes qui dansent sur des airs antédiluviens en quête d'une pièce. Le routard dit bien qu'il n'y a pas de bonne solution au fait de donner ou pas la pièce, le pourboire, de négocier un prix bas alors que l'on est perçu comme une tirelire. Et en effet, il n'y a de bonne solution que celle que l'on est raisonnablement prêt à accepter. Celle qui fera qu'on ne culpabilisera pas parce que, par nos dépenses, on fait aussi vivre toute une partie de la population.  Et on culpabilise tout de même. 
 
Ceci dit il n'y a pas vraiment de mendicité. Elle existe mais elle n'est pas aussi apparente qu'on l'imaginerait de prime abord. Les Indiens sont dignes avant tout. Toujours propres sur eux, avec un peigne dans la poche :) il essaient d'expliquer que leur salaire est bien moins important que le nôtre... et en effet 150€ (10000 roupies) par mois en moyenne... c'est peu. Mais on peu se nourrir pour moins de 50 roupies à 3 par jour, nous a-t-on dit. 


je me rappelle ce que disait un homme d'affaire dans le train : il y a autant que classe qu'il y a de différences de salaires et de catégories de population. sans cynisme aucun, et convaincu, il ajoutait, "et il est important que les choses restent ainsi", car l'Inde doit son développement à ses faibles salaires, à sa consommation intérieure... on n'est loin de la lutte des classes. Même les écoles sont organisées en fonction des revenus des parents. écoles Hindies pour le commun et écoles anglaises pour les autres.

A quelques jours du départ, on pense forcément à ce genre de choses. On y pense aussi car on se demande s'il faut laisser un pourboire au chauffeur, quelle somme? Quand on paie environ 20000 roupie pour la location de la voiture avec chauffeur pour la semaine, on peut considérer que la somme suffit à faire le bonheur du conducteur, mais je crains que ce ne soit le propriétaire du véhicule qui n'en profite bien plus. et puis quelle somme laisser? On a beau retourner la question elle reste péniblement sans solution convenable. 

 





 Delhi et sa grosse dizaine de millions d'habitants fait impression. On est dans les bouchons durant deux bonnes heures. On se demande comment on fait tous les jours pour faire face à ce trafic, car même les deux roues peinent à avancer. l'arrivée à l'hôtel est donc folklorique, dans un quartier Pahar Ganj, populaire et populeux. On abandonne la voiture, le chauffeur, en gardant de belles images du Rajasthan. Puis on décide de bouger quand même et aller faire un tour sur Connaught place. ça ne paraît pas loin. Ça l'est. Ça paraît animé mais ça ne l'est pas tant. On ne trouve pas la Lufthansa dans des immeubles post indépendance dans charmes, l'image-reflet un peu bétonnée du Paris Haussmannien.  même le grand parce circulaire laisse une impression difficile... quand un cireur de chaussure vous interpelle et que subitement de la "merde" apparaît sur la chaussure (et pas dessous) pour un nettoyage rapide pour lequel on demande 150 roupies.. mais bien sûr... je ne cède pas, je prends ma mère par le bras, je pars. Les potes cireurs, cureteurs d'oreilles et autres se rapprochent. Je maintiens le verbe haut, je sors finalement 30 roupies, à prendre ou à laisser! il prend. tiens donc. On passe par le parc... gardé, une seule entrée avec portique de sécurité (!!)... à croire que le seul moyen de le garder propre c'est d'en contrôler l'accès ... j'ai oublié mon plan à l'hôtel, je suis pas mauvais en orientation mais ça commence à faire beaucoup... Les nerfs sont un peu à vif.
exposition éphèmère sur Connaught Place (Delhi)
l'ours français



















Alors que l'on est à une deux cents mètres de l'hôtel environ, et que je demande ma route. On nous envoie dans une autre direction ... car au final on prendra un tchoucktchouk pour éviter de tourner en rond. On dînera à l'hôtel. 1er jour à Delhi... première déception indienne.




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